
On ne va pas à Bali en quête de réponses qui bouleversent notre existence. On y va parce que notre quotidien nous paraît trop contraignant, trop rapide, trop dicté par un rythme qui ne nous correspond plus. Et puis, sans prévenir, l'île transforme notre façon de penser par le contraste. Un contraste si saisissant et si indéniable qu'une fois vécu, il devient impossible de l'ignorer.
Le premier changement, c'est le rythme. Ici, le temps s'écoule vraiment différemment. Les cafés sont conçus pour les rencontres, des endroits où l'on peut entrer seul, ouvrir son ordinateur portable et, comme par magie, se retrouver à croiser quelqu'un qui en est au même point de son parcours. Les routes exigent une présence totale. Les conversations s'éternisent partout sur l'île, à toute heure. Rien ne vous presse. Et c'est là que vous réalisez enfin à quel point vous étiez pris dans un tourbillon inutile chez vous.
Et quand l'esprit ralentit suffisamment pour faire une vraie pause, écrire devient plus facile. C'est comme ça que ça a commencé pour moi. D'abord un simple carnet, puis un journal d'introspection guidé, puis une page de réflexion après l'autre, autant d'espaces où mes pensées ont commencé à s'organiser naturellement. Prendre des décisions n'était plus une pression, mais un moment d'espace et de clarté, quelque chose dont j'avais vraiment besoin.
L'environnement influence nos schémas de pensée bien plus que nous ne voulons l'admettre. On ne s'en rend pleinement compte que lorsqu'on est arraché à ses habitudes et plongé dans un paysage légèrement décalé : la lumière, l'humidité, le mélange des langues, le mouvement incessant des gens qui reconstruisent leur vie à partir de zéro. Soudain, les schémas sur lesquels on s'appuyait paraissent étrangers.
Et vous commencez à poser des questions différentes, pratiques et honnêtes.
Est-ce que je souhaite réellement une vie qui ressemble à ça, ou est-ce que je la choisis simplement parce qu'elle m'est familière ?
Ce choix est-il motivé par la peur, ou par quelque chose de plus profond ?
Qui suis-je au moment où je prends cette décision ? La version de moi qui reste en sécurité ou celle qui s’épanouit ?
Certaines personnes notent ces questions dans un simple carnet ; d’autres utilisent des consignes structurées tirées d’un journal axé sur la clarté ou inspiré par la thérapie. Le format importe peu. Ce qui compte, c’est cette petite porte mentale où vos pensées cessent de s’emballer suffisamment longtemps. pour révéler ce qu'ils veulent réellement dire.
Vivre à Bali, c'est se recentrer sur l'essentiel. Moins de distractions, c'est ce qui compte vraiment. Et parfois, tout ce qui compte, c'est la bonne compagnie, le soleil, l'océan, les cheveux salés après une session de surf, un joli bronzage, et soi-même, seul avec ses pensées, dans le plus beau des cas.
On commence à prendre conscience de ce qui nous dynamise, de ce qui nous épuise, des habitudes qui nous sont propres et de celles que l'on répète par habitude. Et lorsque l'on commence à voir les choses avec cette clarté, les décisions s'organisent d'elles-mêmes.
La perspective s'affine lorsqu'on comprend que la créativité n'est pas quelque chose à poursuivre ici, mais un état d'esprit. Elle se manifeste parce que l'île offre l'espace nécessaire pour redécouvrir les choses : ses sens, sa curiosité, la façon dont l'esprit vagabonde lorsqu'il n'est pas sollicité de toutes parts. Ici, la créativité surgit tout simplement parce qu'elle trouve un terrain fertile.
Ici, chacun façonne ses journées. Les cafés, les scooters, l'humidité, les sons du petit matin, toutes ces belles personnes aux histoires fascinantes, tout éveille la curiosité. Et la curiosité est l'un des plus puissants outils de prise de décision dont nous disposons !

C’est pourquoi tant de femmes mêlent écriture, dessin, cartographie, superposition, ce style intuitif que l’on retrouve dans les journaux créatifs ou d’art-thérapie. L’association des mots et des images permet souvent d’y voir plus clair plus rapidement que la logique. Les choix deviennent plus légers, plus exploratoires, plus créatifs. La curiosité atteint son apogée.

Au bout d'un moment, généralement au bout de deux ou trois mois, on recommence à faire confiance à son intuition. Non pas que Bali soit magique, mais parce que le calme y règne et que nos besoins s'expriment sans distorsion. On se met à privilégier ce qui nous semble naturel plutôt que ce qui paraît stratégique et on réalise qu'on n'a pas toujours besoin de certitudes, mais d'une direction. Et d'honnêteté. Et d'un rythme que notre système nerveux juge soutenable.
Au bout d'un moment, généralement au bout de deux ou trois mois, on recommence à faire confiance à son intuition. Non pas que Bali soit magique, mais parce que le calme y règne et que nos besoins s'expriment sans distorsion. On se met à privilégier ce qui nous semble naturel plutôt que ce qui paraît stratégique et on réalise qu'on n'a pas toujours besoin de certitudes, mais d'une direction. Et d'honnêteté. Et d'un rythme que notre système nerveux juge soutenable.